Mon volontariat en Inde

Des posters réalisés pour la Journée internationale de la fille le 11 octobre.

Quand j'ai décidé de partir en Inde en tant que volontaire, je souhaitais m'engager dans une association qui aidait les femmes indiennes les plus démunies, notamment les femmes intouchables ( donc de religion hindou). Je voulais leur venir en aide car selon moi, ces femmes subissent une double discrimination, d'une part en raison de leur sexe, d'autre part en raison de leur rang social. J'ai découvert l'association Sambhali, basée à Jodhpur, au Rajasthan qui vise à émanciper les femmes et les enfants issus de milieux défavorisés grâce à l'éducation. Les inégalités hommes-femmes sont criantes en Inde. Le Rajasthan est l'un des pires États en la matière : 52% des femmes sont alphabétisées contre 79% des hommes.

Les intouchables sont considérés comme impurs et représentent 17% de la population indienne. 

Voilà maintenant un mois et demi que j'enseigne l'anglais et les mathématiques basiques à des femmes âgées de 14 ans à 40 ans environ. Les cours ont lieu dans un Empowerment Centre situé dans un quartier musulman de Jodhpur. L'ensemble des étudiantes sont mulsumanes. Bien qu'il n'existe pas de caste dans l'Islam, cette religion a elle aussi été contaminée par la mentalité de caste.
 
Des uniformes roses ce n'est pas ce qu'on attendrait d'une ONG féministe en France, mais nos visions du féminisme sont différentes. 

Je veux avant tout apprendre à connaître ces femmes, comprendre l'environnement dans lequel elles vivent. Ce n'est pas si simple car leur niveau d'anglais est très faible et rendent les discussions limitées. Mais je suis chanceuse, car je travaille en compagnie d'une volontaire indienne bilingue qui joue le rôle de l'interprète. La plupart de ces femmes approchent de la majorité, elles ont toutes arrêté l'école. Beaucoup sont fiancées, leurs parents attendent leur majorité pour les marier légalement. Il s'agira d'un mariage arrangé (pratiqué dans 90% des cas en Inde peu importe le rang social). Régulièrement les époux se rencontrent leur jour même de la cérémonie!

Le centre de Sambhali dans le village désertique de Setrawa.

Une partie des femmes du centre n'a jamais mis les pieds à l'école car elles n'ont pas de certificat de naissance, leur mère ayant accouché à domicile. Elles sont donc illettrées.


Les filles sont encore le plus souvent considérées comme un fardeau car elles sont perçues comme une charge financière et un mauvais investissement en raison des dots qui ont toujours cours malgré leurs interdiction en 1961 et parce qu'elles ne rapporteront rien une fois mariées. Il est donc impensable de ne pas avoir de garçon dans une famille. Peu importe, la richesse de celle-ci, les parents continuent à faire des enfants jusqu'à avoir un fils. A l'instar d'une fille du centre qui a 6 sœurs et un frère mais dont la famille est pourtant très modeste.

Il n'est pas rare de voir les enfants de femmes dans les centres.

L'association Sambhali (qui signifie l'essor des femmes opprimées en hindi) permet à ces femmes d'avoir une meilleure estime d'elles-même et une meilleure connaissance de leurs droits, pour pouvoir devenir financièrement indépendante.

Un village près de Jaisalmer. Dans les zones rurales, les femmes sont souvent mariées à l'âge de 15 ans et les hommes à 18 ans.




Commentaires

  1. Bravo Lisa ! Quelle formidable aventure, quel enrichissement...✌Et nous on voyage en même temps, c'est pas génial ça 😉 Bonne continuation et profite, profite !! Plein de bisous des Pascaux 😘

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  2. Merci Lili pour ce témoignage très riche . J'envisage de partir travailler avec Sambhadi pour ma retraite!
    Bonne continuation
    Nicole

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